samedi 4 septembre 2010

A l'ombre d'un soupir...

A l’ombre d’un soupir, un jardinier cultive ses désirs. De rêves inaccessibles en chimères oubliées, il prépare la terre nourrie d’espoir de les voir un jour se réaliser.

Un sourire illumine le visage de cet homme au regard perdu dans ses pensées. Sont-elles parfumées d’un regain d’amour ? Croit-il vraiment que tout peut enfin commencer ? A quoi ressemblent les désirs d’un simple jardinier ?

Coiffé d’un chapeau de paille finement tressée, il travaille cette terre sans jamais se lasser. Les sillons tracés au cordeau laissent apparaitre les empreintes d’ancêtres disparus trop tôt. Leurs vœux les plus chers déjà fossilisés fertilisent ceux qui viennent d’être semés. Il parait que la saison se prête à la floraison des rêves inavoués, à peine murmurés, dans un demi-sommeil, un jardin secret où même Morphée ne peut accéder.

Silencieux et rêveur, actif à ses heures, il se laisse porter par ses douces pensées dont les pétales arborent des couleurs unies, bicolores ou panachées. Peut-être imagine-t-il sa vie différente à l’écart de la nature, un voyage au pays des émotions, des sentiments et sensations que procure la rencontre avec l’autre...

A la saison des amours, les sentiments flirtent avec la passion et l’éclosion des premiers émois. La nature renait gaiement au murmure des premiers signes d’accouplement. Resté en jachère sans jamais avoir osé s’évader, ce rêve inaccessible ne cesse d’être caressé par les pensées torrides d’un simple jardinier.

Emporté par l’élan d’un désir décuplé, Il s’empresse d’aborder le printemps, décidé à séduire, et peut-être même à cueillir les jolies fleurs sensibles à son charme. Promesse d’un jour, mirage évaporé, aucune des belles rencontrées ne reste fidèle à l’envie d’aimer. Dépité, la tête basse, le regard éteint, il se réfugie au milieu de son jardin.

L’appel de la nature le réconforte un peu. Les chrysanthèmes irriguées par les larmes récemment versées s’effacent lentement devant un parterre de roses où rayonne un bonheur élégant. Les senteurs éphémères des fleurs épanouies embaument son cœur, le rendent plus léger.

Sur le sol, devant lui, se dessine une ombre en forme de silhouette. Son parfum vient troubler l’essence de ce jardin et rajoute un brin de féminité. En levant les yeux, captivé par son sourire délicieux, notre jardinier ne sait plus que penser. Une femme peut-elle vraiment l’aimer ? Le trouver attirant au point d’avoir envie de partager sa vie ?

Son cœur prend les devants et le pousse spontanément dans les bras de cette inconnue au regard envoutant. Elle découvre alors une délicatesse rare et fait connaissance avec sa sensibilité, une corde à son arc qu’il n’avait pas encore dévoilé. Au soleil de midi, à l’ombre d’un peuplier, ils s’embrassèrent passionnément, se promettant d’être heureux…tout simplement.

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