mardi 15 décembre 2009

Quand règne la nuit...

Tombé lentement du ciel pour s’étendre à l’horizon, le soleil rougit, un peu honteux d’être si paresseux en cette saison. Ses rayons faiblissent, le ciel s’assombrit peiné de ne pouvoir veiller plus tard en cette fin d’année.

Dame nature ne sait que penser. Le teint pâle, fatiguée, gelée, elle préfère laisser ces querelles à ses ainés. Son amie la lune vient la visiter pour la réconforter, la veiller le temps d’une nuitée. Ainsi rassurée, elle se laissera bercer par le souffle du vent dans les branches des peupliers et s’endormira en comptant les étoiles comme autant de rêves qu’elle pourra caresser.

Le règne de la nuit commence sans partage ni concession. Ses sujets asservis agissent sans raison et laissent leurs fantasmes naviguer au gré de leurs pensées.

Certains se retrouvent et s’enlacent, déposent de chastes baisers aux endroits sensibles où le désir se cache attendant patiemment d’être réveillé. La nuit sera douce et câline pour ces amants d’un soir ou ces couples dont l’histoire se tisse d’amour au fil des mois et des années.

D’autres se terrent emportés par la souffrance et l’angoisse d’affronter une existence dénuée du moindre espoir, dépeuplée d’amour et de sensibilité. La pudeur s’en est allée, face à soi-même les larmes peuvent couler, personne ne viendra consoler cet homme seul qui pleure de ne pouvoir être aimé. Faut-il malgré tout s’attacher à une vie dont le bonheur ne possède pas la clé. Pourtant il suffit juste de sonner et d’entrer, la porte n’est même pas verrouillée.

Le sommeil emporte avec lui les mauvaises pensées, le temps d’un voyage sans escale au pays des rêves insensés ou dans le néant de l’oubli où la mort des fois vient rôder.

La nuit choisit d’être douce ou agitée selon son humeur et sa volonté. Elle décuple le désir de sortir et s’amuser. Les limites semblent s’effacer pour laisser place à l’excès des plaisirs disponibles sur le marché. La crise ne semble pas freiner l’ardeur des sentiments dévoilés. Ils s’expriment sans réprimer les émotions associées.

L’aube pointe son nez, la nuit va bientôt abdiquer. Le roi soleil pourra à nouveau illuminer d’espoir cette belle journée qui vient de commencer. La nature s’éveille souriante et reposée, un manteau blanc immaculé l’habille avec le style et l’élégance digne d’un grand couturier.

Quelques flocons dansent transportés par une brise légère et parfumée aux senteurs du bonheur qui vient de s’annoncer. Il passera bientôt m’a-t-il déclaré. Son amie la vie lui confie les clés de ma destinée. C’est une amie fidèle qui peut paraître froide et dure à apprivoiser mais devient douce et légère si l’on sait l’aimer.

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